Réflexions

During my last two winters stay in Canada, I was astounded, when the snow melted in spring, by how the ground was super-saturated with a variety of objects. Indeed, as the snow melted and receded, objects surfaced.

My mind shook silently at the chaotic scenery echoing a distant foretaste – well maybe not so distant – of what will become of our uncertain future. I mooned around scornfully capturing with my camera these wretched conditions

Lors de mes deux derniers séjours hivernaux au Canada, j’ai été stupéfait, lorsque la neige fondait au printemps, de constater à quel point le sol était sursaturé d’une variété d’objets. En effet, au fur et à mesure que la neige fondait et reculait, des objets refaisaient surface.


Mon esprit tremblait silencieusement devant ce paysage chaotique, faisant écho à un avant-goût lointain – enfin, peut-être pas si lointain – de ce que deviendra notre avenir incertain. Je déambulais, méprisant, capturant avec mon appareil photo ces conditions misérables.

Digital film(1'44"), installation, 2022.

After The Debacle

Digital Photography, 2019 -2020

Une lumière glisse sur l’eau.
Elle vacille, se décompose, se rassemble.
La surface respire, miroir d’un monde qui ne cesse de se penser lui-même.
Ici, réflexion est à la fois éclat et pensée, onde et mémoire.

Sous la vidéo, cinq images se tiennent, en noir et blanc, comme des échos figés.
Des objets, surgis après la fonte des neiges, gisent là — restes d’un hiver, vestiges d’un oubli.
Ils affleurent, portés par la terre détrempée, témoins d’un abandon que la nature refuse d’absorber.
Les formes banales deviennent reliques, les déchets deviennent traces.
Le noir et blanc les dramatise, les arrache au silence du réel pour en faire des ombres éloquentes.

Entre l’eau qui réfléchit la lumière et la matière qui remonte à la surface,
l’installation murmure l’impossible effacement.
Ce que nous croyons enfoui s’élève, revient, persiste.
Réflexion est un va-et-vient entre disparition et réapparition, entre regard et conscience —
un mouvement lent, comme celui de la pensée qui s’éclaire à la surface du monde.

A light glides over the water.
It flickers, breaks apart, comes together.
The surface breathes, a mirror of a world that never stops thinking of itself.
Here, reflection is both brilliance and thought, wave and memory.

Beneath the video, five images stand, in black and white, like frozen echoes.
Objects, revealed after the snow melts, lie there — remnants of a winter, vestiges of forgetfulness.
They emerge, carried by the soaked earth, witnesses to an abandonment that nature refuses to absorb.
Ordinary forms become relics, waste becomes traces.
Black and white dramatizes them, tearing them from the silence of reality to make them eloquent shadows.

Between the water that reflects light and the matter that rises to the surface,
the installation whispers the impossibility of erasure.
What we believe buried rises, returns, persists.
Reflection is a back-and-forth between disappearance and reappearance, between gaze and consciousness —
a slow movement, like that of thought illuminating itself on the surface of the world.